À propos de la proposition 11 — Améliorer le contrôle des risques
Evolutions des modèles de risque
Par Philemon
Spécialiste de la mesure et de la gestion des risques de marché et de crédit, en charge de l’ingénierie des risques d’une banque de finance et d’investissement.
Les allers retours entre le front office et les services de risque sont souhaitables dans l’absolu. Dans la réalité ils devraient être clairement encadrés: les services de risques ont accès à un grand nombre d’informations confidentielles (notamment résultats, modèles de risques utilisés avec leur force et leur faiblesse) qui pourraient rapidement avoir un usage détourné au front office.
Le coefficient évoqué au point 3 vaut 3 au minimum mais n’a pas de maximum réglementairement fixé. Il est important de noter le risque de divergence entre les textes réglementaires qui s’attachent à évaluer les montants minimum de fonds propres à mobiliser et le suivi opérationnel des risques, la VaR servant généralement à ces deux objectifs.
Une réglementation exigeante en terme de fonds propres pourrait ne pas pousser les banques à développer des modèles performants en terme de mesure.
L’utilisation des variations les plus récentes pour les variables sous-jacentes des modèles de risque est désormais prévue (mais non encore imposée) par les évolutions récentes des accords de Bâle, cf.”Revision to the Basel II market risk framework” sur le site de la Bank of International Settlement. Il faut cependant noter les difficultés statistiques induites par l’utilisation de périodes trop courtes pour l’estimation des variations (notamment la calibration des corrélations). Les stress tests en complément du calcul de la VaR pour un modèle interne sont une obligation réglementaire, ainsi que son reporting au management.